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Auscul(p)ter

Auscul(p)ter (2022 –  2026)

Recherche-création qui porte, sur l’acte de douceur – l’état de corps et d’esprit qui le génère, et sa mise en geste instrumentale, qui le rend audible.

Conception, composition : Soizic Lebrat

Dates

à venir

Information sur l'évènement

  • mar
    26
    Sep
    2023

    Pensée à l'instant dite - Résidence

    Studio d'en haut - Nantes

Information sur l'évènement

  • dim
    07
    Avr
    2024

    Tendre est l'instant qui se tend - Festival Variations

    14hSalon de musique - Lieu Unique

    Concert partagé avec Aude Rabillon qui interprète sa pièce Briser la nuit

Bibliographie

Alan Sillitoe, La solitude du coureur de fond, Seuil, 2000 [1959]

Alain Goyé, La perception auditive, cours P.A.M.U, janvier 2002

Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur, Payot et Rivages, 2022 [2013]

Pierre Lemarquis, Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, Odile Jacob, 2021

Maggie Nelson, De la Liberté, quatre chants sur le soin et la contrainte, Édition du sous sol, 2022

Camille Readman Prud’homme, Quand je ne dis rien je pense encore, Chez l’oie de Cravan, éditeur à Montréal, 2023

La recherche-création

Ricercare est la première phase de recherche  d’Auscul(p)ter – création 2022

 Dans Ricercare,  Soizic Lebrat poursuit son étude de la mise en vibration de la corde grave du violoncelle lorsqu’elle est détendue.  L’oscillation de la corde génère une fréquence de 30 hertz environ, qu’elle travaille comme un  matériau de composition personnel à partager avec d’autres.

Pour cette première étape de recherche, elle invite Aude Rabillon, compositrice électroacousticienne, qui explore, dans un cycle de pièces intitulé Pour ne plus taire, les processus d’enfouissement des non-dits et de leurs éclats notamment autour des violences patriarcales et sexuelles. 

La rencontre s’opère entre deux types de sonorités distinctes, acoustique et amplifiée, instrumentale et électronique, rencontre entre deux sources vibratoires de + ou – 30 hertz, qui se sculptent, se contrastent, se fondent.  La recherche d’homogénéité, d’accord et d’unisson fabriquent ainsi un socle commun et placent les deux musiciennes au même endroit, là où l’énergie permet de changer, où la colère est revalorisée, où la douceur déploie sa puissance hors de la norme.

Cette première rencontre sous forme de duo a donné lieu à un concert au Musée des Arts de Nantes en mars 2022.

Pensée à l’instant dite est une composition pour un ensemble mixte à géométrie variable issue d’Aucul(p)ter – création 2026

Pensée à l’instant dite s’appuie sur ces premières recherches et expériences musicales sur le geste de douceur issu d’une mise en tension vibratoire de la corde grave désaccordée à 30 hertz, et les prolonge par l’exploration des processus d’audibilité lorsqu’il devient nécessaire de « faire entendre » un matériau par essence inaudible comme l’est l’acte de douceur.

« Je pars de ma nécessité du moment, celle de « ne pas taire » mes pensées, des pensées qui naissent dans un contexte précis. Celles qui se forment quand je me mets en mouvement lors de ma pratique de la course à pied.

Filandreuses, divergentes, réitérantes, ces pensées de l’instant résistent à la mise en mots immédiate, à leurs formulations à haute-voix, un processus mental qui ressemble à un autre que je connais et qui se passe de mots également : celui qui guide mon geste d’archet, producteur de son, sur cette corde détendue, grave souple, à l’oscillation ample.

Cette corde est l’élément physique qui permet de déplacer l’air et d’entendre un son, une fréquence. En multipliant les sources d’une même fréquence, je cherche à rendre audible les rencontres de ces ondes identiques dans un espace commun de propagation, partagé par interprètes et auditeur.ices. »

Pensée à l’instant dite donne à entendre l’audible de la pensée qui jamais ne se verbalise. Elle s’empare de l’espace vibratoire créé entre une corde détendue du violoncelle et une fréquence pure émise sur haut-parleurs pour révéler un autre espace de l’audible : celui qui rend possible la circulation de sons et de sens dans les micro-variations d’un unisson recomposé.

En création : Soizic Lebrat, Aude Rabillon, Clara Bodet, Laure Fischer,  Nadia Ratsimandresy, Ayako Okubo,

Tendre est l’instant qui se tend est une composition pour violoncelle solo et électronique issue d‘Auscul(p)ter – création 2024

Composition, interprétation : Soizic Lebrat

Dans Tendre est l’instant qui se tend, Soizic Lebrat prolonge son expérimentation de l’acte de douceur à travers une étude du geste instrumental via l’observation des mouvements et intentions qui guident son archet. Paradoxalement la douceur du son naît de la tension et du frottement de l’archet sur la corde.

En 2023, elle initie une collaboration avec François Wong, qui aboutit à l’enregistrement et au mixage d’une première version de Tendre…
Cette première version en solo est éditée avec celle de Aude Rabillon au sein d’un split album Lune Captive, sorti en mai 2023 sur le label Tsuku Boshi en collaboration avec le réseau Fair Play.

En 2024, Soizic Lebrat invite Anne-Laure Lejosne et entame une nouvelle recherche aboutissant à une recomposition de Tendre … : au matériau violoncellistique s’ajoute un travail d’écriture fréquentiel electronique et une mise en espace du son en multiphonie.

Obstinatio de la caresse, composition pour quatuor à cordes et résonnateurs à cordes issue d’Aucul(p)ter – création 2025

Cette composition est une commande du quatuor LGBS en collaboration avec Rudy Decelière au sein d’une proposition collective qui sera créée au Temple  Allemand à la Chaux-de-Fonds en partenariat avec l’ABC et les CMC.

Composition : Soizic Lebrat
Interprétation : quatuor LGBS
Résonnateurs : Rudy Decelière

Comment donner à entendre la douceur ? La philosophe Anne Dufourmantelle propose une voie stimulante pour y répondre : « Si la douceur était un geste, elle serait caresse. » Soizic Lebrat met en partage ces enjeux et saisit l’espace offert par la rencontre entre le quatuor LGBS et Rudy Decelière pour rendre sensible le geste de la caresse. Les musiciennes du quatuor produisent la plus basse fréquence de leurs instruments, faisant vibrer la corde grave détendue  (détimbrée donc) de l’instrument choisi pour l’expérience, à travers un geste continu extrêmement exigeant. Ces sons captés sont transmis aux instruments résonateurs suspendus créés par Rudy Decelière.

Une expérience insolite est alors proposée aux sens des spectateur·ices, sollicités de manière spatialisée. Leur regard peut être attrapé par les corps des musiciennes : au défi de leur endurance musculaire et psychique, elles traversent un état singulier de tension et de concentration proche de l’hypnose, pour produire un son continu inaudible (ou presque). Cependant, c’est l’installation imaginée par Rudy Decelière qui se mettra à vibrer de manière à attraper l’ouïe, mais aussi le regard des spectateur·ices, grâce aux impulsions électromagnétiques envoyées à partir de la captation des sons produits par les musiciennes. L’installation est ainsi activée à distance par la caresse des archets sur les cordes, proposant une présence attentionnelle diffractée.

Production : Ultrasonore

Soutien financier : Maison de la Musique Contemporaine 2024

Pensée à l’instant dite : Accueil en résidence : Libre usine 2025, CNCM – Césaré 2024, Studio d’en Haut 2024, Décadance 2024

Tendre est l’instant qui se tend  : Festival Variations 2024 + Accueil en résidence : Lieu unique 2024, Club Onyx 2024  + Aide à la commande d’oeuvre : SACEM