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Auscul(p)ter

Auscul(p)ter (2023 –  2026)

Recherche-création qui porte, sur l’acte de douceur – l’état de corps et d’esprit qui le génère, et sa mise en geste instrumentale, qui le rend audible.

Conception, composition : Soizic Lebrat

Dates

à venir

Ricercare est la première phase de recherche  d’Auscul(p)ter. 

Dans Ricercare, Soizic Lebrat poursuit sa recherche sonore de mise en vibration de la corde grave du violoncelle lorsqu’elle est détendue. L’oscillation de la corde génère une fréquence de 35 hertz environ, qu’elle travaille comme matériau de composition à partager avec d’autres.

Pour cette première étape, elle invite Aude Rabillon, compositrice électroacousticienne, qui explore, dans un cycle de pièces intitulé Pour ne plus taire, les processus d’enfouissement des non-dits et de leurs éclats notamment autour des violences patriarcales et sexuelles

La rencontre s’opère entre deux types de sonorités distinctes, acoustique et amplifiée, instrumentale et électronique, rencontre entre deux sources vibratoires de + ou – 35 hertz, qui se sculptent, se contrastent, se fondent.  La recherche d’homogénéité, d’accord et d’unisson fabriquent ainsi un socle commun et placent les deux musiciennes au même endroit, là où l’énergie permet de changer, où la colère est revalorisée, où la douceur déploie sa puissance hors de la norme.

Cette première rencontre sous forme de duo a donné lieu à un concert au Musée des Arts de Nantes en mars 2022.

Le dispositif joue sur l’espace de diffusion. Trois haut-parleurs sont placés dans l’espace de jeu des musiciennes, orientés de manière à créer une vibration spécifique avec le violoncelle. Un quatrième, placé dans une pièce attenante, en fait une « antichambre » sonore. À distance, un sub utilisé comme un instrument fait quant à lui résonner la fréquence issue du violoncelle. Une partition en trois mouvements est écrite après des temps de travail in situ, en jouant sur l’espace de la salle, ses seuils de silences, la densité et l’étendue de l’espace vibratoire possible. Chacun de ces trois mouvements est spatialisé de manière différente sur les quatre haut-parleurs et le sub pour faire circuler la fréquence émise, électronique et instrumentale amplifiée.

 

Bibliographie

Alan Sillitoe, La solitude du coureur de fond, Seuil, 2000 [1959]

Alain Goyé, La perception auditive, cours P.A.M.U, janvier 2002

Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur, Payot et Rivages, 2022 [2013]

Pierre Lemarquis, Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, Odile Jacob, 2021

Maggie Nelson, De la Liberté, quatre chants sur le soin et la contrainte, Édition du sous sol, 2022

Camille Readman Prud’homme, Quand je ne dis rien je pense encore, Chez l’oie de Cravan, éditeur à Montréal, 2023

Tendre est l’instant qui se tend est une composition pour violoncelle solo et électronique issue d‘Auscul(p)ter.

Composition, interprétation : Soizic Lebrat

Dans Tendre est l’instant qui se tend, Soizic Lebrat prolonge son expérimentation de l’acte de douceur à travers une étude du geste instrumental via l’observation des mouvements et intentions qui guident son archet. Paradoxalement la douceur du son naît de la tension et du frottement de l’archet sur la corde.

En 2023, elle initie une collaboration avec François Wong, qui aboutit à l’enregistrement et au mixage d’une première version de Tendre….
Cette pièce solo est éditée avec celle de Aude Rabillon au sein d’un split album Lune Captive, sorti en mai 2023 sur le label Tsuku Boshi en collaboration avec le réseau Fair Play.

En 2024, Soizic Lebrat invite Anne-Laure Lejosne et entame une nouvelle recherche et recréation de Tendre … : au matériau violoncellistique s’ajoute un travail d’écriture fréquentiel electronique et une mise en espace du son en multiphonie.

 

Pensée à l’instant dite est une composition pour un ensemble mixte à géométrie variable issue d’Aucul(p)ter

Pensée à l’instant dite s’appuie sur ces premières recherches et expériences musicales sur le geste de douceur issu d’une mise en tension vibratoire de la corde grave désaccordée à 35 hertz, et les prolonge par l’exploration des processus d’audibilité lorsqu’il devient nécessaire de « faire entendre » un matériau par essence inaudible comme l’est l’acte de douceur.

« Je pars de ma nécessité du moment, celle de « ne pas taire » mes pensées, des pensées qui naissent dans un contexte précis. Celles qui se forment quand je me mets en mouvement lors de ma pratique de la course à pied.

Filandreuses, divergentes, réitérantes, ces pensées de l’instant résistent à la mise en mots immédiate, à leurs formulations à haute-voix, un processus mental qui ressemble à un autre que je connais et qui se passe de mots également : celui qui guide mon geste d’archet, producteur de son, sur cette corde détendue, grave souple, à l’oscillation ample.

Cette corde est l’élément physique qui permet de déplacer l’air et d’entendre un son, une fréquence. En multipliant les sources d’une même fréquence, je cherche à rendre audible les rencontres de ces ondes identiques dans un espace commun de propagation, partagé par interprètes et auditeur.ices. »

Pensée à l’instant dite donne à entendre l’audible de la pensée qui jamais ne se verbalise. Elle s’empare de l’espace vibratoire créé entre une corde détendue du violoncelle et une fréquence pure émise sur haut-parleurs pour révéler un autre espace de l’audible : celui qui rend possible la circulation de sons et de sens dans les micro-variations d’un unisson recomposé.

En création : Soizic Lebrat, Aude Rabillon, Clara Bodet, Raphaëlle Duquesnoy, Nadia Ratsimandresy, Ayako Okubo, Laure Fischer.

Production : Ultrasonore
Coproduction : (en cours)
Soutien financier : Maison de la Musique Contemporaine
Accueil en résidence : Studio d’en Haut, Décadance, Fabrique Dervallières, Fabrique Chantenay Bellevue, Libre Usine, CNCM – Césaré